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Une étude montre la progression du taux de survie aux trois cancers les plus fréquents en France

LE MONDE | • Mis à jour le |
Par François Béguin

 

C’est une nouvelle plutôt rassurante. De plus en plus de personnes atteintes d’un cancer sont toujours en vie cinq ans après le diagnostic de la maladie. C’est ce que révèle la troisième édition d’une vaste enquête publiée mardi 2 février par l’Institut de veille sanitaire (InVS) et l’Institut national du cancer (INCa). Selon cette étude menée entre 1989 et 2010 sur plus de 535 000 cas et portant sur 53 types de cancer, les tendances sont jugées globalement « encourageantes ». Même si ces survies restent très « hétérogènes » et ces pronostics doivent être lus avec « prudence ».

 

Certaines tumeurs laissent en effet toujours peu d’espoir (mésothéliome pleural, pancréas, œsophage, foie, poumon) quand d’autres affichent des taux de survie proches de la guérison (prostate et testicule chez les hommes, thyroïde chez les femmes). Des différences de pronostic qui varient également selon le sexe et l’âge des malades au moment du diagnostic. De fait, les cancers de mauvais pronostics – survie inférieure à cinq ans – représentent 31 % des cancers chez les hommes et seulement 17 % chez les femmes.

 

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Trois des quatre « tumeurs solides » – sur les organes – les plus fréquentes (prostate, sein et côlon-rectum) affichent des évolutions de leur survie à cinq ans « extrêmement significatives » et « positives », se félicite François Bourdillon, le directeur général de l’InVS. Alors que 72 % des hommes à qui un cancer de la prostate a été diagnostiqué entre 1989 et 1993 étaient encore en vie cinq ans plus tard, cette proportion passe à 94 % pour ceux dont le diagnostic a été posé entre 2005 et 2010. Cette hausse spectaculaire de 22 points en quinze ans s’explique par une amélioration de la prise en charge thérapeutique et du dépistage de ce cancer à l’origine de 8 900 décès en 2012.

 

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Entre ces deux mêmes périodes, le pourcentage de survie après un diagnostic de cancer du sein enregistre une hausse de 7 points. Si 80 % des femmes à qui cette tumeur a été diagnostiquée entre 1989 et 1993 étaient toujours en vie cinq ans plus tard, elles sont 87 % parmi celles diagnostiquées entre 2005 et 2010. « Mais du fait de sa fréquence, le cancer du sein reste la première cause de décès par cancer chez la femme », tempèrent l’InVS et l’INCa. En 2012, pour 48 800 nouveaux cas diagnostiqués, ce cancer a causé 11 900 décès.

 

Lire aussi   Quelles sont les chances de survie aux principaux cancers ?

 

« L’amélioration ne passera que par la prévention »

 

La survie au cancer du côlon-rectum affiche de bons résultats, avec une hausse de 9 points (de 54 % à 63 %) de la survie à cinq ans.

 

« Il y a là des marges de progression, juge cependant le docteur Jérôme Viguier, le directeur du pôle santé publique et soins de l’INCa. On arrive encore trop tard dans la maladie. Le programme de dépistage, pourtant efficace, ne rencontre que 35 % à 40 % des personnes visées. »

 

Malgré une légère amélioration, les chiffres du cancer du poumon restent alarmants, avec un taux de survie à cinq ans particulièrement faible. En quinze ans, il est passé de 13 % à 17 %. « C’est un cancer qui garde un pronostic effroyable », constate le docteur Viguier. « Il n’y a pas à ce jour de traitement optimum de ce cancer. L’amélioration ne passera donc que par la prévention et la réduction du tabagisme », ajoute François Bourdillon. Cette tumeur est la première cause de décès par cancer chez l’homme (21 300 estimés en 2012).

 

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La baisse de la survie au cancer du col de l’utérus, de 68 % à 62 %, se présente comme une exception. Cette évolution s’explique paradoxalement par la montée en puissance du dépistage par frottis depuis vingt-cinq ans. Malgré tout encore insuffisant. Les cancers « diagnostiqués au stade invasif » ayant échappé à ce dépistage sont certes moins nombreux mais « comportent une proportion plus importante de cancers de mauvais pronostic, d’où la diminution de la survie au cours de la période d’étude », fait valoir l’enquête.

 
 

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Affiner le « droit à l’oubli »

 

C’est sur la base de toutes ces nouvelles données qu’a été élaborée ces derniers mois entre l’INCa et les sociétés d’assurances une nouvelle « grille de référence » affinant le « droit à l’oubli » prévu par la loi santé pour les anciens malades du cancer. Pour leur éviter d’avoir à payer des surprimes d’un montant parfois exorbitant lors de la souscription d’un crédit bancaire, le texte définitivement adopté en décembre prévoit que les anciens malades ne sont plus tenus de déclarer leur cancer dix ans après la fin de leur traitement.

 

Selon nos informations, la ministre de la santé, Marisol Touraine, devrait dévoiler jeudi 4 février, lors de la clôture des sixièmes rencontres de l’INCa, une grille – évolutive – qui détaillera quels cancers ne donneront plus lieu à une déclaration obligatoire. Au vu de l’enquête publiée mardi, les cancers avec un bon pronostic, comme celui du testicule (96 % de survie à cinq ans) devraient figurer en bonne place. « A 95 % de survie, on peut considérer qu’on est sur un cancer qui se guérit », souligne le docteur Viguier. « Même si c’est assez difficile de mettre le pancréas ou le poumon dans un premier temps, ajoute-t-il, cette liste est quand même une petite révolution. »

7 réponses à Une étude montre la progression du taux de survie aux trois cancers les plus fréquents en France

  1. Nous y voilà une survie a 5 ans c est soit que la chimio est destiné au cancer avancé pour une durée de 5 ans et c est pour cela que beaucoup de forum parles de traitement entre 2 et 5 ans après les gens meurent
    2 ème épothese la durée de 5 ans est le marketing de la peur
    J ai vu des gens harcèle par tel courrier pour qu’ ils acceptent la chimio ou chirurgie sur simple tumeur suspectée
    Si la chimio guéri que 3% dans le monde ou est la médecin et les vrais médecins cela veux dire aussi que 3% de médecins son honnête
    Pourquoi avoir mis en place une réunion de concertation deciplinaires donc pour que le malade n ai aucun choix dans toute la France que ce soit un hôpital ou clinique privé ce sera le protocole crp
    Pauvre France ses crétins du lobby ont le pouvoir jusqu a l elysee
    Il reste plus que le chantage se faire soigner en Espagne ou l Allemagne
    Cela prouve qu il y plus de médecins corrompus que l on pense car si ils étaient nombreux à se révolter au lieu de penser à leur petit confort et l argent on n ont serai pas là
    A bon entendeur

  2. Bonjour,

    Je n’ai pas encore lu le détail de l’étude. Mais comme souvent, ces statistiques généralistes amènent plus de questions qu’elles n’apportent d’informations.
    Par exemple:

    1 – Les dépistages généralisés du cancer (surtout sein et prostate) au cours de la dernière décennie ont amené le (sur)traitement de cancers peu évolutifs (en volume et en cinétique), donc sans incidence sur la survie, surtout à 5 ans. Où est le progrès?
    2 – Ces statistiques concernent-elles tous les cas dépistés? les cas traités seulement?
    J’ai un cancer prostatique diagnostiqué en 2009″ et qualifié alors d’intermédiaire » (T2b, GL 7). J’ai refusé tous les traitements jusqu’ici; je survis encore très bien. Est-ce de la « chance »?
    La survie à 5 ans ne me semble être qu’un indice (non une certitude) de rémission pour les cas traités. Et il y a bien des facteurs autres que le traitement pour repousser l’échéance.

    Cela étant, il faut quand même espérer que les milliards dépensés dans la lutte contre le cancer (matériels de radiothérapie, robots chirurgicaux, médicaments, personnels, …ont eu une relative efficience dans la lutte contre la maladie.

  3. Bonjour
    A mon avis, ce n’est pas une très bonne idée de relayer l’information sur les statistiques de survie qui a fait la Une de tous les journaux télévisés et de tous les quotidiens il y a un mois. Pour les malades atteints des cancers les plus défavorables, c’est un coup de plus au moral car on devient très fragile dans ces situations. Aucun malade ne se ressemble, il faut croire en la capacité de chacun à survivre. Les corps et les âmes peuvent faire preuve de ressources inespérées.
    Au sujet des statistiques, puisse la communauté scientifique se réveiller et se rendre compte qu’il est anormal de ne pas avoir obtenu de meilleurs résultats au regard des milliers de milliards investis. Traquer les mutations génétiques se révèle un puits sans fond… Il est plus que temps de le reconnaître et de donner aux chercheurs qui s’investissent sur d’autres voies, apparemment plus « faciles à cerner », comme la recherche sur les altérations métaboliques, les moyens de mener à fond leurs investigations. Merci à eux qui travaillent pour l’humanité, la plupart du temps dans l’ombre, sans la reconnaissance de leurs pairs, avec des moyens parfois misérables et la seule force de leurs convictions. Merci à votre Association et à ce site qui les soutiennent de leur mieux.
    Cordialement

    • Nous sommes bien d’accord, mais malheureusement il faut voir la vérité en face. Savoir que l’on a 7 à 8% de chances de survivre à un cancer du pancréas, qui est souvent associé à un arrêt de mort, peut aussi donner de l’espoir. Des tas de personnes achètent, leur vie durant, des billets de loterie sachant qu’ils ont une chance sur des millions de toucher un jour le gros lot, pourtant ils continuent inlassablement, jusqu’à leur mort. Avec 8 chances sur 100 de survivre, la statistique est plus favorable et c’est à cela qu’il faut s’accrocher. Bien entendu il faudra bien un jour que la communauté scientifique officielle reconnaisse ses échecs et fasse preuve d’humilité en donnant aux chercheurs de l’ombre les moyens d’aller au bout de leur rêves afin qu’ils deviennent réalité.

  4. De bien petit résultats du, sans doute, a une chirurgie moins invasive. Si les intérêts financiers des produits chimiques étaient moins élevés , d autrs thérapie s auraient pu voir le jour beaucoup plus efficaces.

  5. Survie à 5 ans ! Pourquoi les statistiques s’arrêtent elle a 5 ans. Que se pas et il après. 5 ans , c’est court dans la vie d’une personne. D’autant qu il survient chez des personnes jeunes.

    • La sphère médicale officielle ne veut toujours pas parler de guérison en ce qui concerne le cancer. Nous réprouvons le terme de « survie » qui a bien sûr une connotation mortifère, mais c’est celui qui est encore employé par les instances médicales. Voici comment l’INCA définit la guérison:
      « La guérison est acquise lorsque la durée de la rémission est déclarée suffisante, écartant ainsi le risque d’une rechute ultérieure. Cette durée dépend du type de cancer. Elle est souvent de plusieurs années, cinq ans en moyenne et parfois plus dans certains cas. »
      On peut donc considérer que la « survie » après 5 ans correspond à une guérison dans la plupart des cas.
      Mais c’est bien là tout l’enjeu des recherches dans le domaine métabolique qui à terme devraient permettre de considérer le cancer comme une maladie chronique au même titre que le diabète, la sclérose en plaques, la maladie de Crohn, l’Alzheimer ou le Parkinson, qui ne sont pas associées à une durée de « survie » comme c’est le cas pour le cancer et qui, malgré leur gravité ne font pas aussi peur que le cancer, même si dans beaucoup de cas elles sont aussi, sinon plus graves.

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